Le 04 juillet 2022, six riverains des sociétés ARCELORMITTAL MEDITERRANEE, ESSO RAFFINAGE, DEPOTS PETROLIERS DE FOS et KEM ONE, à Fos-sur-Mer et Martigues, étaient déboutés par le Tribunal Judiciaire d’Aix-en-Provence de leurs demandes au titre des troubles anormaux de voisinage. Le 13 février 2024, leurs dossiers a fait l’objet d’un nouvel examen par la Cour d’Appel d’Aix-en-Provence.
Ne plus accepter l’inacceptable
Depuis leur implantation au milieu du XXème siècle, le Golfe de Fos est indissociable de ses usines, toile de fond d’une région imprégnée par la pollution. Si les habitants ont longtemps pensé avoir la garantie de vivre dans un environnement certes industriel mais compatible avec leur santé (ce que leur garantit la Loi), des études locales publiées ces dernières années ont dressé un constat alarmant : celui d’un environnement sur imprégné en polluants et d’une santé dégradée. Une situation de surcroît aggravée par le non-respect récurrent par certains industriels de la réglementation qui leur est applicable.
C’est dans ce contexte que plusieurs riverains ont saisi le Tribunal Judiciaire aux fins de reconnaissance des troubles anormaux de voisinage subis.
Un territoire condamné par son passé ?
Le 04 juillet 2022, le Tribunal judiciaire d’Aix-en-Provence considérait, dans une série de jugements vivement critiqués par les plaignants, que la situation sanitaire et environnementale du Golfe de Fos n’est que « la conséquence prévisible et donc normale des choix de société effectués depuis plusieurs décennies, et qu’elle doit donc être considérée comme ne présentant aucun caractère anormal, quand bien même entraînerait-elle des troubles considérés comme anormaux dans la majeure partie du reste du territoire national ».
Ainsi le destin des habitants de la région du Golfe, « choisie, en raison de son emplacement géographique, pour être un des principaux sites nationaux de développement industriel », est scellé par les choix économiques effectués il y a plus de 50 ans, au détriment de leur santé.
De tels jugements, qui font du Golfe de Fos une exception française où le développement économique prime sans scrupule sur la santé, ne pouvaient qu’être contestés par les plaignants.
Lors d’une audience qui s’est tenue le 13 février à 08h30, six dossiers ont été examinés pour la première fois devant la Cour d’Appel d’Aix-en-Provence.
Les plaignants espèrent que la Justice reconnaîtra enfin les préjudices subis du fait de leur exposition quotidienne à la pollution industrielle, qui dépasse largement le seuil de tolérance acceptable, et ce « même » dans le Golfe de Fos.
Délibéré le 16 mai 2024.
Dans la presse:
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